Moi, ophélia di fentys...

Je sais qui je suis pour les autres. Di Fentys, un nom de famille, un nom pour me faire connaître, reconnaître et me différencier des autres. Madame Di Fentys, épouse et compagne de Monsieur Stephen Di Fentys mais que suis-je d’autre ?

Je suis Ophélia aussi, l’amoureuse, la complice, la femme de Stephen. Je suis celle qu’il protège, celle qui ne sait pas qui elle est vraiment, si ce n’est qu’elle l’aime et qu’elle a peur pour lui. Un nom pour les autres, un prénom pour ceux qui sont mes intimes. Deux différences, bien difficiles….

Un surnom ? Je ne sais pas si j’en ai un, si, un jour quelqu’un m’a appelé Hécate, pour se foutre de moi. J’ai conservé ce surnom, et c’est ainsi que dans mon esprit, mon double se fait appeler. Hécate….

J’ai vingt huit ans. Depuis quelques jours. Vingt huit ans d’existence, de trouble, de doute, de peur…

Je suis une mutante. Je suis de cette catégorie là, malheureusement. J’aurais aimé être humaine, et non pas enfermée dans cette catégorie. Je déteste cela, je déteste faire partie de cette race…

Et puisque je suis une mutante, il me faut donc vous parler de mon …don ? Pouvoir ? Enfin ma malédiction…
Comment vous l’expliquer. Vous le montrer dans un exemple, vous narrer ma première rencontre avec Stefen serait une bonne idée. C’est ce jour là après tout que j’ai compris tout ce que je pouvais faire ou ne pas faire.
J’avais dix sept ans, à peine, je m’appelais encore Christina Palerme. J’étudiais dans une école d’art, la peinture et le dessin. Je n’avais aucun contrôle sur mes émotions et ma mutation s’exprimait parfois sans que je le veuille. De ce fait, j’étais brimée, dénigrée, on m’insultait. Un soir, en rentrant chez moi, un petit groupe de trois garçons firent la persécution de trop. Acculée contre un mur, ils m’insultaient, essayer de me frapper mais je me protégeais grâce aux ombres. Je les faisais glisser sur ma peau pour disparaitre, essayer de fuir, mais ils jetaient sur moi des pierres, ils s’acharnaient, jusqu’à ce que l’une d’elle me touche et qu’hécate décide de prendre vie. Mes yeux prirent une couleur différente, alors que les ombres glissaient en mon corps pour qu’elle s’en nourrisse. Elle modela les ombres, les fit glisser jusqu’à eux pour les enfermer lentement dans un étau noir, froid, irrespirable. Elle fit glisser sur notre corps les ombres pour prendre force, elle poussa ses limites jusqu’à ce que Stefen intervienne et l’en empêche…
Je vois mieux parmi les ombres, mon regard prend une couleur d’ambre et je peux tout distinguer parmi elles.

Si les ombres peuvent m’apaiser, me calmer, je ne supporte pas la lumière. Elle est ma plus grosse faiblesse, plus elle est forte, plus j’ai mal. Contrairement à un être normal, qui supporte la lumière et qui en a besoin pour vivre, moi, elle me vide de toutes énergies, de toutes forces, de toutes émotions, je me sens tout simplement vide. Hécate une fois a essayer de la combattre, obligeant notre pouvoir à la chasser, j’ai souffert, hurler, pleurer, comme si ma peau allait se déchirer sous son rayon.
Mes yeux me font mal à la lumière et ma vision est beaucoup plus faible. Il me faut toujours des lunettes de soleil si je veux parvenir à voir correctement.

Ne croyez vous pas que mon pouvoir est déjà une arme pour que j’en veuille d’autre. En plus lorsqu’Hécate l’utilise ? Je n’aime pas les armes, tout ce qui peut tuer me déplait, Stefen m’a cependant apprit pour me défendre à me battre. Des choses rudimentaires pour éviter que je n’use des ombres. Pour que je puisse répliquer sans elle, chose que je préfère

A quoi je ressemble ? Je suis une femme d’un mètre soixante dix aux yeux bleus, à la peau pâle et à la chevelure de jais. Suis-je jolie ? Je le crois, je m’en fiche un peu. Je sais qu’il y a de la douceur sur mes traits, de la fragilité. Hécate elle, quand elle possède pour me protéger me rend plus froide, plus dure, plus violente, mes yeux deviennent ambrés.
Si je m’écoutais, je resterais enfermé à la maison, pied nu, portant une chemise blanche à Stefen, en culotte et je ne ferais que peindre. Cependant, vu qu’il est un homme influant, je me dois de me mettre en valeur lorsque nous sortons. Talons haut, tenues de haute couture, parfois originale pour me mettre en valeur, pour lui en vérité

Vous l’aurez compris, je déteste être une mutante, avec le temps, la chose est devenue pire encore. D’où la venue d’Hécate. Elle est ce refus, elle l’incarne, elle est tous ses sentiments refoulés de colère. Moi, je suis plus douce, plus tendre, je n’aime que Stefen, grâce à lui, j’ai l’impression d’être normale. De ne pas faire partie de ce groupe de monstre. Je vis de passion, de passion bien normale, le dessein et la peinture, c’est les seule choses qui réussissent à me faire sourire. Je suis une femme craintive, enfermée dans ses doutes, dans ses tourments, je ne me livre pas, peu de personne savent qui je suis sauf mon époux.

Je suis peintre et dessinatrice. J’ai crée quelques bandes dessinées qui ont plutôt bien marché et je continus là dedans.

Puisqu’il faut faire partie de cette société, je suis de ceux qu’on dit influent. Grâce à mon mariage surtout et peut être mon travail

: je n’ai plus personne à part Stefen. Ma mère est toujours en vie mais me croit morte et cela vaut mieux. Et je vais vous dire pourquoi.

Avant je m’appelais Christina Palerme, j’étais étudiante en art, la peinture et le dessin, parfois la photographie. Avant j’étais la fille de William et Theresa Palerme, personne du peuple pas si mal loti que cela dans leurs existences précaires. Je grandis dans une famille qui avait peur de moi, ma mère détestait les mutants, pas au point de me haïr moi, mais elle ne supportait pas quand elle voyait que je ne me contrôlais pas. Je devais apprendre à retenir toutes mes émotions pour ne pas me laisser aller, je devais faire en sorte de ne jamais me trahir. Sinon elle me punissait.
Mon père était plus calme à ce sujet, il voyait toujours le mal que j’avais à endurer tout cela, ils se disputaient souvent à cause de moi sur ce point. Il m’aimait, j’étais sa fille, qu’importe que je puisse faire des choses.
Il m’observait souvent, il était le seul à comprendre mon mal être, mon refus d’être cette mutante. Cela faisait mal de le voir se prendre la tête avec maman à cause de moi, mais je n’avais pas le droit d’intervenir. Enfin, je ne me le permettais jamais. A coté de cela, les enfants à l’école se fichait éperdument de voir que j’étais différente, il y en avait d’autre qui l’était, pas énormément mais tout de même quelques un. Et puis avec le temps, en grandissant, j’ai découvert que je pouvais être encore plus isolée. Il ne se passait pas un jour sans que je pleure, les enfants deviennent bien méchant en grandissant, influencés par je ne sais quoi. Dans mon esprit Hécate prenait naissance, me rassurant, me racontant des histoires, elle n’arrivait pas à m’influencer car père était là. Papa était là pour me protéger, il me fit découvrir le dessein, la peinture, essayant tant bien que mal de me donner quelque chose pour m’échapper. Du mieux qu’il le put.
Mais lorsque j’eus quinze ans, dans une dispute de plus avec ma mère, mon père sentit son bras se raidir, je le vis mourir sous mes yeux, arrêt cardiaque…

Je n’ai jamais été aussi seule qu’après ce jour. Ma mère, pourtant, je ne sais trop pourquoi s’en voulut à en mourir de lui avoir provoqué cette colère. Elle s’en voulait à elle, plus qu’à moi. Après tout, même si elle ne supportait pas ce que j’étais, elle savait très bien que l’homme de sa vie m’aimait et elle aurait du s’en apercevoir avant. Je ne lui accordais pas mon pardon, mais je fis semblant. Me retranchant encore en moi-même pour éviter tous sentiments. Les sentiments me rendent incontrôlable alors que le vide me fait paraitre normale.
J’intégré une école d’art bien assez tôt, je n’étais douée qu’à cela après tout et nous avions peu de ressource mais bien assez pour que je puisse vivre de ma passion. Ma mère s’y efforça pour se faire pardonner, elle essaya du mieux qu’elle le put, jusqu’à ce fameux soir que je vous ai raconté. Ses trois gars, Hécate puis Stefen. A partir de ce moment là, ma vie a changé.

Cet homme, cet inconnu m’a sauvé, il a calmé Hécate, il a décidé de m’aimer en cachette. J’avais seize ans, lui 28, il était trop vieux pour moi mais je ne sais pas, il y avait cette attirance, ce calme qu’il faisait naître en moi, quelque chose d’incompréhensible mais qui nous suffisait. Je tombais folle de passion pour lui, Hécate aussi, même si elle l’utilisait pour voir jusqu’à quel point elle pouvait user de nos pouvoirs. Il la chassait pourtant si facilement, il comprit, il comprit immédiatement qu’il devait m’enlever de ce monde, me garder pour lui, je ne sais pas pourquoi, je ne le sais toujours pas d’ailleurs.
Il organisa ma propre mort, le subterfuge fut facile, ma mère me perdit et six mois plus tard naquit Ophélia di Fentys, j’avais vingt ans, j’étais désormais sa femme, son peintre, sa compagne. Je l’aimais bien trop pour risquer de perdre mon époux, je l’aimais plus que tout, plus que la peinture presque mais il savait que je ne pouvais pas m’en passer. Hécate disparut durant quelques années, elle n’avait plus de raison d’être après tout.

Je dessinais pour le plaisir, j’étais l’épouse parfaite en public, l’amoureuse en privé. Personne ne savait rien de nous et les secrets se gardèrent du mieux qu’on le put. Il me voulait tant à lui, il voulait tant me protéger après tout. Il m’apprit à me battre, il m’apprit à me contrôler, il m’apprit à vivre sans parvenir à effacer pourtant ce que je refusais tant en moi : mes pouvoirs de mutant. Je devins une artiste de BD, créant une histoire à succès nommé « L’ombre ». L’histoire d’une jeune femme fatiguée de lutter pour ce qu’elle est et laissant ses ombres la possédaient pour combattre le monde et ses erreurs. Un personnage jamais bon, jamais mauvais, mais oscillant toujours entre les deux.
Jusqu’à ce qu’il y a quelque jour. Stefen a revu Hécate sur mes traits. Celle-ci a décidé face aux dangers imminent de revenir, elle a sentit que ses disparitions étaient dangereuses, elle a sentit que ce monde était dangereux pour moi. J’ai peur, peur que l’on me fiche encore comme mutant, peur d’entacher la vie publique de mon mari, peur de ce qui risque d’arriver