L'Histoire

Un cataclysme naturel s’abat sur la terre, sous forme d’inondations, pluies de météorites et tremblements de terre. La Planète Bleue survit, mais sa carte s’en trouve à jamais transformée. Les Etats-Unis disparaissent, déchiquetés par les aléas des plaques tectoniques, puis engloutis par les océans. Le Japon est submergé par la montée des eaux, tout comme une partie de la Chine et de l’Océanie. L’Afrique voit ses frontières se rétrécir, et ses plaines immenses se vallonner à grands coups de cratères de météorites. L’Europe reste sans doute le continent le mieux loti, bien qu’ayant subi des pertes lui aussi. Une partie de la France disparait, noyée par la montée des eaux. Les frontières commencent désormais non loin de ce qui a été Paris autrefois. Au Nord comme au Sud, des parcelles de terre ont été rayées de la carte. Et sur tout le territoire, les météorites ont dévasté des villes, supprimés des villages, redessiné le paysage. Plusieurs espèces ont été anéanties, d’autres se sont créées.


Pendant près d’un siècle, l’espèce humaine a survécu comme elle a pu, par petits clans, revenant pour la plupart à un mode de vie médiéval. L’espérance de vie s’est de nouveau réduite, de vieilles maladies, autrefois éradiquées ont refait apparition. Puis, en 2403, une femme s’est fait connaître dans les villages en guérissant comme miraculeusement les malades. Asclépia, comme elle se nommait ou se faisait nommer, soulevait les foules en parlant d’un renouveau possible. « La terre renaîtra de ses cendres » clamait-elle aux gens qui l’écoutaient, suspendus à ses lèvres. Le temps n’avait pas assez passé pour effacer dans les esprits le souvenir de la gloire passée de la planète Terre, et beaucoup voyaient en la belle Asclépia un prophète qui permettrait à la Terre de renaître de ses cendres. Il n’en fallut pas beaucoup plus aux foules pour décider de suivre celle qui faisait renaître dans l’espoir dans leurs cœurs.
Asclépia conduisit ceux qui avaient décidé de la suivre dans un pèlerinage vers les ruines de Paris, sur laquelle une immense météorite s’était abattu, détruisant une grande partie de la ville et la recouvrant d’une terre impropre à n’importe quelle culture. Personne n’y était venu depuis un siècle, jugeant le terrain hostile à toute forme de vie. C’était un cratère de 100km2 avec au centre un bloc de métal qui faisait bien 40km de diamètre. La prophète leur annonça qu’une ville s’élèverait bientôt ici, une ville qui retrouverait la splendeur de la vie de naguère : LightLust. Elle avait dit vrai. Les efforts des gens qu’elle avait rassemblés suffirent à créer une ville au sommet de la météorite.
L’espoir renaissait : la vie à LightLust était plus salubre que nulle part en Europe, et les gens s’y plaisaient. Asclépia gouvernait avec justesse, et des nouveaux arrivants, attirés par la réussite de la nouvelle ville, emménageaient sans cesse.


Après des années de règne, Asclépia vint à mourir. Un de ses descendants, Jonas Mans, fut appelé à régner. La cité s’agrandissait au fur et à mesure, et bientôt, la météorite ne fut plus assez grande pour tous les accueillir. Alors on se mit à creuser des escaliers dans le métal, qui se révéla être un excellent matériau de construction. L’expansion de la métropole paraissait ne pas avoir de limites, et on finit par atteindre la zone rouge. A l’écart du trou creusé par la météorite, une partie de Paris avait été épargnée comme par miracle, et s’était vidée de tous habitants quand ceux-ci avaient constaté que la vie y serait impossible. Cette parcelle de la civilisation d’avant s’étendait au Sud Ouest de la ville et fut considérée comme hantée. L’on interdit par décret aux citoyens de LightLust d’y aller, la formidable extension continuant vers les trois autres points cardinaux.